Le lougre le Baptiste Marie (1855-1876)
Jean-Baptiste CURET (1820-1922) est reçu maître au cabotage le 2 mai 1846. Il commence par commander le chasse marée le Baptiste Marie, 76 tonneaux, construit à Montoir en 1831 par Généreux OIlivaud pour Pierre-Marie Moyon, maître au cabotage d'Errand. En septembre 1854, ce navire est vendu aux enchères car il «se trouve dans un état de vétusté qui le rend impropre à la avigation ».
La maquette du Baptiste-Marie réalisée par Christian Pandelio pour le musée.
Jean-Baptiste Curet fait alors construire un nouveau navire par Pierre-François Mahé dans son chantier du pont de Méan. C'est un lougre de 78 tonneaux qui mesure 18,61 mètres de longueur de l'étrave à l'étambot, 5,80 mètres de largeur au grand bau et 2,80 mètres de profondeur de cale. Le prix de la construction et du gréement se monte à 20000 francs; à titre indicatif, le salaire mensuel d'un marin embarqué au long cours est de 40 à 50 francs. La propriété du navire est partagée entre 25 portionnaires. J-B Curet, qui est à la fois l'armateur et le capitaine, en possède 431/1000. Parmi les autres propriétaires, on relève le constructeur, pour 55/1000, Tostain, le poulieur de Méan, pour 14/1000, et dix autres maîtres au cabotage de Montoir pour un total de 275/1000. Cette participation des maîtres au cabotage montoirins au financement des navires construits sur les bords du Brivet est une constante, tout au long du 19e siècle.
Parmi les pièces présentées au musée: le certificat du constructeur
Nommé le Baptiste-Marie, le navire est attaché au port de Méan. J-B Curet le commande jusqu'en mai 1868; le 30 mai, il vend 421/1000 à François Emmannuel Jouaud, maître au cabotage de Loncé, pour 8000 francs. F-E Jouaud est capitaine du Baptiste-Marie jusqu'en 1875. Aux années 1873-1875, on rencontre ce navire dans les ports français de Nantes, des Sables d'Olonne, Bordeaux, Bayonne, Lorient et Dunkerque, à Cardiff et Swansea au Pays de Galles, à Bilbao et Santander en Espagne, à Anvers et Rotterdam. En mars 1875, F-E Jouaud vend sa part à un armateur nantais et à Amédée Thibaud, maître au cabotage de Noirmoutier. Le navire est alors rattaché au port de Nantes. A. Thibaud commande le Baptiste-Marie pendant un an et demi: en novembre 1876, le navire fait naufrage en Manche, au cours d'une traversée de Boulogne à Granville. Avec une vie de 21 ans, le Baptiste-Marie fait preuve d'une belle longévité, la durée moyenne de vie des navires construits à Montoir et Méan s'établissant à 12-13 ans.
Sur les mers et océans,un ancêtre du conteneur, le tonneau.
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