En 2014, à l’occasion des 500 ans de la mort d’Anne de Bretagne, la municipalité de Montoir avec Daniel Le Barillec, alors adjoint à la culture, a accepté que soit célébré, sur la commune, cet anniversaire. Elle a confié au GATM le soin de proposer un évènement. Il fut choisi de créer un jardin à caractère médiéval. Le lieu retenu se trouve non loin du domaine seigneurial historique de l’Ormois, à proximité de jardins familiaux, au lieu-dit des Caves.
Tout en s’inspirant d’écrits et gravures du Moyen-Age, en particulier des diverses enluminures de la traduction française (1373) de l’œuvre de l’Italien Pierre de Cresent, Le Rustican il ne peut s’agir d’une reconstitution de ce que pouvait être un jardin de la fin du Moyen-Age. En effet, le jardin jouxtait l’habitation et se trouvait, au moins sur trois côtés, entouré de murs sur lesquels étaient palissés diverses plantes dont la vigne. Néanmoins ont été repris les principes de découpage de l’espace avec des carrés de culture surélevés et de larges allées pour converser et se promener.
L’objectif est de présenter quelques-unes des plantes qui pouvaient être cultivées dans un jardin à la fin du Moyen-Age, durant les premières années du XVIe siècle. Bien des végétaux sont encore récoltées dans la nature, et ceux cultivés dans les jardins sont souvent peu éloignés des espèces sauvages.
Durant l’Antiquité et le Moyen-Age, plusieurs plantes furent introduites en provenance de la Méditerranée orientale et de la Perse, diversifiant ainsi les possibilités alimentaires (ail –oignon – poireau, melon, cucurbitacées diverses, etc.) et décoratives (giroflée – lis –rose trémière, etc.). La carotte rouge apparaîtra également à la fin du Moyen-Age.
En Europe occidentale durant plusieurs siècles, la fleur symbole de luxure est bannie du jardin ; elle sera réhabilitée vers l’an 1000 et retrouvera sa place avec des roses avec une seule floraison, celle de la fin du printemps.
En 1514, bien que l’Amérique ait été découverte deux décennies plus tôt, les plantes alimentaires américaines - tomate, pomme de terre, piments, maïs, etc. - ne sont pas encore introduites et encore moins cultivées et consommées. Elles sont donc volontairement absentes du jardin.
Bien que n’appartenant, au sens strict, au jardin, il a été décidé d’y inclure des plantes cultivées dans les champs dont des céréales vivrières (épeautre, blé, orge, avoine), des plantes industrielles (lin, chanvre, houblon, etc.), la vigne avec des cépages déjà plantés dans la région de Montoir au XVIe siècle, ainsi que quelques espèces fruitières.
Depuis son ouverture, les abords du jardin se sont enrichis d’une allée des parfums avec divers végétaux pérennes à floraison odorante, les vignes se sont développées et leur production permet de produire chaque année quelques dizaines de bouteilles de vin du cépage Berligou.